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dimanche 24 octobre 2010

Un Amour sous les Bombes


De Janine Teisson, édition Oskar Jeunesse, collection Junior

D’après le témoignage de ses parents, Maguy et Roger Tisseyre

Quatrième de couverture :
TOULON, MARS 1944.
Maguy, 16 ans, a quitté son pensionnat pour revenir à Toulon, chez sa mère.
Roger Tisseyre, qui s'est engagé dans la marine à dix-sept ans et demi, est aujourd'hui marin pompier.

Dans les abris obscurs où la population se réfugie pendant les bombardements, Maguy entend une voix qui l'émeut profondément. C'est au milieu de Toulon, dévastée par les bombes lors du débarquement de Provence, que la jeune Maguy retrouvera Roger, le jeune homme à la belle voix, et qu'ils tomberont amoureux l'un de l'autre. Ensemble, ils vont vivre la fin de la guerre et toute leur vie.


Un très beau roman historique, certes assez court, mais pleins de sentiments. Une rencontre hors du commun, liée au chant d’une voix qui redonne espoir, joie de vivre, durant cette période difficile, où l’on vit en direct la destruction de Toulon et de son arsenal. La population a faim, les logements s’écroulent sous les bombes, les pillages surviennent en masse. La réalité est magnifiquement retranscrite : la peur, l’indignation, le soutien…mais aussi la mort.  La faim pousse les gens à se comporter différemment. L’égoïsme et l’individualisme des uns s’opposent à l’entraide des autres. La Résistance s’organise. Les tickets de rationnement sont mis en place. Les gens se cachent. Au fil des pages, les deux personnages vont se découvrir, s’apprécier, s’aimer. Une Française et un Marocain qui vont vivre une belle relation, qui se poursuivra après la guerre. Les alliés finiront par arriver : « elles se disent :
-          Le premier soldat français qu’on voit, on l’embrasse !
-          Tiens ! En voilà un !
Mais elles ralentissent. Ce soldat est noir. Elles ne s’attendaient pas à cela. Elles n’osent pas l’embrasser. Elles le saluent et repartent au pas de course.
-          Puisqu’on n’a pas embrassé celui-là, on n’en embrasse aucun !
-          Oui, tu as raison ! »
Comment on peut le constater, « la nouveauté » est toujours, en quelque sorte, rejetée. Ces femmes n’étaient pas forcément mal disposées à l’égard de cet homme, mais ne savaient comment réagir.
« -Moi aussi, j’étais estomaquée de les voir, mais si vous saviez comme ils sont gentils ! On était enfermés dans la cave depuis quatre jours, ils ont tapé dans leurs mains : «  Allez ! Sortez ! Vous êtes libérés ! » Ils nous ont donné de l’eau et des conserves américaines… »
Comme quoi, ce n’est qu’une ouverture d’esprit, « l’habit ne fait pas le moine », et la couleur de peau n’en dit pas plus.
Je vous recommande vivement cet ouvrage, qui traite de nombreux sujets d’éthique, et non des moindres. 

15/20

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