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dimanche 19 décembre 2010

Contes carnivores [Bernard Quiriny] éditions "Points" en Partenariat avec Blogobook

Ces nouvelles de Bernard Quiriny sont bien plus qu'étonnantes ! Dès la préface de celui qui se fait appeler Enrique Vila-Matas, le lecteur détecte ce petit décalage qui se poursuit tout au long du livre, tout comme il apparaît dans les citations du début du livre. Le raisonnement de l'auteur de la préface sont absurdes et font sourires, les courtes histoires sont plus loufoques et étranges les unes que les autres. "Sanguine", la première nouvelle, nous met de suite dans l'ambiance du livre. L'écriture pourrait être qualifiée d'efficace puisque j'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas d'éléments superflus, de trop, inutiles et ennuyeux (ce que l'on peut, au contraire de la nouvelle, retrouver dans les romans où les descriptions sont abondantes). Les nouvelles sont vivantes, mouvementées. L'accroche est bien maîtrisée et l'on entre rapidement dans chaque nouvelle intrigue. Bernard Quiriny manipule les "instruments" qui participent au suspense avec brio. Le lecteur tente de découvrir, en même temps que le personnage, ce qu'on lui cache.  Il cherche à trouver la pièce manquante du puzzle, résoudre l'énigme, en quelque sorte. Il est presque impossible de deviner la chose tant elle est incongrue, originalement imaginée, surprenante. Le cadre est réaliste ce qui n'empêche pas de mettre en scène un personnage hors du commun et assez spécial dira-t-on. L'auteur nous fait découvrir d'autres auteur plus ou moins connus qu'il a lui aussi rencontrés dans l'ouvre d'un autre auteur, ce qui est assez intéressant. La construction de l'une ou l'autre nouvelle peut surprendre puisqu'aucune cohérence au sein de la nouvelle-même n'apparaît de manière évidente. Les jeux de mots sont assez recherchés comme c'est le cas de la "peau d'orange" de la femme dans la première nouvelle. Que l'effet soit de faire rire ou d'effrayer, on prend plaisir à se balader au fil des pages, dans un monde plein de mystères, sans oublier que derrière ces nouvelles se cache toujours une petite morale, un petit conseil...

Merci aux éditions Points. J'ai été agréablement surprise !

lundi 13 décembre 2010

Séparable de Corine Blue-Bosselet [Editions JBZ&Cie] Partenariat avec Livraddict

Couverture colorée et « sucrée », qui donne bien envie, une histoire d’amour… beaucoup moins rose qu’il n’y paraît.
Au premier chapitre, le lecteur a du mal à comprendre la situation. Une mort ? Une rupture ? Peu à peu les choses s’éclairent dans notre esprit, au fur et à mesure qu’elles s’assombrissent dans l’histoire. Un meurtre ? Alors que l’on croyait avoir affaire à un simple chagrin d’amour avec toutes les larmes qui l’accompagnent, on découvre, ébahi, une toute autre situation. L’attachement et la jalousie sont tels que le meurtre était inévitable pour pouvoir subsister. Une horde de sentiments s’enchainent et prennent le lecteur aux tripes. L’amour, mais encore, de manière plus forte et puissante, la haine, emportent le personnage principal, qui tente de s’en libérer. L’ironie tend vers le cynisme à plus d’une reprise, jusqu’à pousser le lecteur à ressentir un profond dégoût à la vue de l’horreur dont il est témoin c’est pourquoi il est impossible qu’il ne se sente pas impliqué, voire responsable de ce qui se passe, en cautionnant implicitement puisqu’il ne peut agir, réagir. Les descriptions, détaillées à souhait, influencent nos représentations mentales de ces scènes de tortures, révélatrices de tout ce qu’éprouve la protagoniste. Chaque geste détient une réelle signification et les associations membres/sentiment, sens, trait de caractère ; sont très pertinentes et cohérentes. J’en ai beaucoup appris sur moi-même et réussi, parfois, à mettre un mot ou des images sur ce qu’il m’est arrivé de ressentir. Le vocabulaire est courant voire soutenu, les phrases plutôt complexes ce qui peut être assez déroutant. Les phrases en italique, paroles de la narratrice au mutilé (voire l’inverse parfois selon notre point de vue) semblent à la fois réalistes et touchantes mais également ironiques et empreintes de haine. L’incompréhension qui régnait dans les pensées de cette femme s’efface pour laisser place à la vengeance, qui témoigne d’un amour passé et de sentiments forts. La condamnation de l’être aimé, qui fait souffrir celle qui est « à ses pieds » est un moyen que cette dernière se donne afin d’éteindre la passion et la rage qui l’habitent. Certains mots sont crus, peuvent choquer, ou contrastent simplement comme les onomatopées ou la longueur des phrases qui varient pour donner plus d’effets et de mouvement au texte. L’auteur se sert de jeux de mots pour que la femme se libère de ses maux…, digère, grâce à un rituel des plus terrifiant, ces années de mensonge qui ne la menèrent à rien, si ce n’est au désespoir. 

Ne dit-on pas que, chez les femmes, la raison est dans le cœur ? 

Un grand merci aux éditions JBZ&Cie

lundi 29 novembre 2010

"Le Chien boomerang" de Henry Cueco (Editions "JBZ&Co") Partenariat avec http://www.livraddict.com

La couverture est colorée, originale, attrayante et suggestive.  
Le livre se compose de courtes phrases comprenant des accumulations de divers mots se succédant et suggérant des images, un passé, un présent. On découvre ce chien errant et on le suit dans sa vie, son évolution pour enfin découvrir celle, la mère, qui sera sa maîtresse. Disons plutôt qu'ils sont confidents. Un chien, libre, en marge de la société et différent de tous les autres chiens, et pourtant si proche d'une humaine. Le livre est écrit dans un bon français, le langage y est soutenu dans les descriptions, plus familier dans les dialogues,  que ce soit entre des humains ou entre la maîtresse et son chien. Il retranscrit d'ailleurs très bien le milieu de vie dans lequel se situent l'intrigue et les personnages. Beaucoup de sensibilité se dégage. L'animal semble réellement comprendre et communiquer avec la mère. Tous deux se font part de leurs états d'âme avec une réelle simplicité, assez touchante. On peut voir dans certaine phrase l'apparition de l'auteur ex. p.28, entre les parenthèses "(tiens, ça rime)", "(ça rime vraiment)". Pourtant, ces réflexions reviennent hors parenthèses, et apparaissent directement dans la bouche du personnage qui s'exprime "- Ca rime.". L'auteur introduit dans son discours un brouillage des voix qui peut perturber le lecteur. L'auteur, qui prend sans doute également la place du narrateur principal (c'est-à-dire hors des dialogues) retranscrit sa probable vie de manière précise, pertinente et personnelle. Il s'exprime d'ailleurs à la première personne et indique ses liens familiaux. Il en vient même à poser des questions rhétoriques pour ensuite y répondre lui-même afin d'interroger et d'impliquer le lecteur dans l'histoire, ce qui n'est pas déplaisant. Dans un certain dialogue entre la mère et le chien, il attribue à "Boomerang" la réplique "- Merci" ce qui met un peu d'humour et d'ironie dans la lecture. La mère répond d'ailleurs, "Tu parles à présent ?", sans en être plus interloquée. Ces dialogues sont donc légers en apparence puisque le ton y est plutôt badin, cependant, si on creuse un peu plus, les réflexions y sont plus profondes, notamment quant au statut de l'animal, ses capacités, voire la possibilité qu'il ait une conscience. On fait connaissance, à travers ce chien, finalement attachant, de toute une famille qui le considère comme une personne à part entière, un père. On découvre également un village, son train-train quotidien... La mort du chien laissera la famille sans voix, en proie au désespoir et au cauchemar, comme quoi un animal peut apporter bien plus qu'un simple "ouaf ouaf", outre les problèmes qu'il peut causer. Le chien, marginal, commença par adopter cette famille pour qu'enfin elle s'y attache elle aussi. Les relations entre hommes et animal sont fortes malgré les plaintes du village et l'amour du chien envers sa famille toujours plus fort, il ne l'aura jamais trahi. C'est une belle histoire, émouvante, pleine de simplicité et de messages.


On trouve dans cet ouvrage deux autres histoires.

"Sa majesté Caramel" met en scène la vie d'un chat cette fois-ci. On a toujours l'impression que l'auteur, à travers le narrateur, nous raconte son passé. Le contexte est un peu déroutant, il est difficile tout d'abord de se familiariser avec les lieux, nouveaux, et le cadre.  La vie de Caramel est interprétée par l'auteur, mais de telle manière qu'on pourrait croire qu'il l'a vécue ou que le chat lui aurait contée.  L'auteur émet des hypothèses quant au passé de Caramel, fait de beaux rapprochements avec l'Égypte en filant la métaphore. Peu à peu, le lecteur peut faire corps avec le chat, c'est à dire qu'il pourrait presque appréhender ses actions, réactions, ressentis. On y découvre d'ailleurs des odeurs, sensations, sentiments et habitudes de chat mâle. Bien qu'à moitié sauvage, la souffrance le contraint à se rapprocher de son "maître". Tel un humain malade, il ne supporte pas d'être assisté mais n'a pas le choix. Alors qu'on lui apprend qu'il devra se faire euthanasier, il disparaît, un beau jour qu'il profitait du soleil. Sa présence, elle, continuera à hanter les lieux. On peut y interpréter la possibilité d'un sixième sens chez l'animal, d'une part puisqu'il sentit la mort approcher, d'autre part car il continua à veiller sur sa famille, et peut-être à communiquer avec. On imagine l'auteur enfant, dans un cadre paisible, une maison entourée de verdure. Le discours y est soutenu et précis lorsqu'on s'intéresse à la vie de Caramel. Rien n'est laissé au hasard, tout est rapporté de manière fidèle. On s'attache à cette petite boule de poils autant que l'auteur qui reste sans voix face à sa soudaine disparition, qui restera inexpliquée. 

Dans les deux histoires précédentes, j'ai beaucoup aimé le rapport entre homme et animal, ainsi que les interventions du vétérinaire, qui apparaît comme la personne capable d'abréger les souffrances, certes par la mort, mais avant tout pour le bien de l'animal. Peu de gens comprennent la possibilité de se décider en faveur d'une euthanasie. Appliquer cette méthode à l'être humain ouvre sur un débat infini, bien discutable, auquel je ne m'attaquerai pas, là n'étant pas mon devoir.


"Ne prends pas tes chaussettes de laine, il y a un changement de train au retour". Troisième nouvelle, étonnante rien que par son titre absurde et vide de sens au premier abord. On y décèle aucune cohérence ni logique, tout comme l'auteur d'ailleurs qui se voit adresser cette phrase par sa mère. Suit alors sa réflexion à propos de ce conseil, s'il peut être considéré comme tel. Par des associations d'idées, il tente de lui donner un sens, de raisonner comme un philosophe pour trouver ce qui se cache derrière cette injonction. Essayer d'éclairer l'incompris. Narrateur et lecteur se placent tous deux dans la même situation de mal-être, d'incompréhension. En quête de la solution, on émet des hypothèses au rythme de l'auteur qui ouvre de nombreuses portes quant à la signification de cette phrase. Finalement, elle aura marqué son destinataire à vie et une part de mystère sera conservée, ce qui donne tout son charme à cette courte histoire, presque ironique. 


Note : 15,5/20

Et un grand MERCI aux Editions JBZ&Co pour ce livre qui m'a beaucoup plu et touché. C'est une belle découverte.

dimanche 14 novembre 2010

"Fragment" de Warren Fahy (Editions "J'ai Lu") Partenariat avec http://www.blog-o-book.com/

Env. 510 pages.

La couverture donne déjà très envie, un peu mystérieux, un peu science-fiction. L'introduction m'a totalement séduite, moi qui aime le scientifique et tout ce qui touche à l'environnement, la nature, l'évolution... Elle se base sur des faits réels qui ont eu lieu au cours du temps, à des périodes et des lieux parfois très éloignées, et pourtant, tout semble se répéter. Cette introduction permet au lecteur d'arriver au vif du sujet en ne comprenant pas de suite le lien avec l'histoire. Au fur et à mesure de la lecture, on peut mieux cerner les enjeux qui sont également les nôtres puisque ce sont des témoignages et études menées par des scientifiques. Nous gardons dès lors un pied dans le monde réel.

Le premier chapitre résume la découverte de de l'île de Henders, au XVIIIe siècle. D'étranges évènements se produisent mais le lecteur n'en sait pas plus et reste sur sa fin. Personne ne cherche plus à savoir qui est cette mystérieuse créature qui est soudainement apparue. A cette époque, mieux vaut ne pas chercher le diable. Les hommes écoutent la parole de Dieu et se détournent de cette île afin de ne pas causer leur propre mort. Ils préfèrent contourner la difficulté, nier la réalité en suivant leur conscience plutôt que leur raison.

Un peu plus de deux siècles plus tard, les mentalités des sociétés ont évolué. Des scientifiques se retrouvent  sur un bateau, filmés dans leurs aventures et recherches, dans le cadre d'une émission de téléréalité. La "chance" tourne pour eux. La peur que l'on pouvait sentir chez les navigateurs de 1791 s'est transformée en une sorte d'adrénaline chez ces chercheurs contemporains. Le lecteur suit les personnages de minutes en minutes et au fil des jours. Petit à petit, on découvre et cerne mieux chaque personnage, son caractère, ses motivations et envies, ses craintes, dans un portrait physique, moral ou en acte, bien que le lecteur puisse avoir du mal à s'y retrouver, les personnages étant nombreux et présentés l'un après l'autre.

 Le vocabulaire est souvent assez spécialisé, qu'il se rattache au monde de la télévision et de la production, de la navigation ou des sciences, l'escalade, la génétique, les théories de l'évolution... Certains mots peuvent être un peu difficiles à comprendre mais les passages sont bien explicités. Ces discours relevés contrastes beaucoup avec le langage familier et les très courtes phrases de certains personnages. Pas de réel équilibre, ce qui est un peu déstabilisant.

Scènes de sciences-fictions où l'on découvre d'étranges et affreuses créatures sanguinaires mêlent action et description avec brio et alternent avec des passages plus posés concernant les sciences (biologie, génétique, chimie...). Les sujets traités sont d'actualité ce qui m'a permis de me sentir concernée par les discussions des personnages. Le lecteur assiste à des conférences, des débats (sur lesquels il peut avoir ses propres opinions), des dissections (!!).

Je pense déceler une petite faute de frappe au bas de la page 110, chapitre 3 septembre, 14h30 : "Du jour au lendemain ou presque, une l'île flottante abritant treize mille militaires [...]"

p. 376 "Copecod" alors que le nom du chien est Copepod.

Les paysages décrits, hauts en couleurs, les créatures extraterrestres que l'on a un peu de mal à visualiser, certes, me font penser à l'univers du film Avatar. Quelque chose de magique et de mystérieux.

Le lecteur vit avec les personnages, ressent leurs craintes et inquiétudes. Le rythme qui s'accélère et la tension qui s'accentue touche le lecteur, la mort aux trousses. Ne pas se retourner, courir, la vie est trop précieuse, la mort est si proche. Les personnages ne peuvent se laisser submerger par la pitié, la culpabilité, le remord ou le regret.

Les points de vue alternent pour voir les choses sous un angle différent. La victime qui tente d'échapper à son destin, le spectateur qui ne peut rien faire sinon espérer, prier. Beaucoup de rebondissements quant à l'épisode dans la machine-robot.

Des petites ambigüités amoureuses à la fin du livre, bien à l'américaine, je ne sais pas s'il était nécessaire de créer des couples à ce moment de l'histoire mais vu les événements qu'ils ont vécu, riches en émotions, on peut leur accorder un peu de douceur.
Pas de réelle fin cependant. L'île est détruite, on ne sait pas ce qu'il advient ensuite des henderopodes...

Les dialogues entre les scientifiques antagonistes (dans l'avion par exemple) me parlent peu et me paressent un peu ennuyeux.

Une belle morale tout de même, l'espèce humaine détruit son environnement, certes, mais elle s'autodétruit également. Respectons la planète, protégeons-là, protégeons-nous.

Seul un univers qui s'est développé sans intervention de l'homme pourrait être capable de lutter contre ce dernier. La science-fiction apparaît comme la possibilité d'avoir un regard nouveau sur notre monde, d'envisager d'autres possibilités, même si elles ne sont pour l'heure que fictives.

J'ai tout de même apprécié ce livre.

Note : 13,5 / 20

Un grand Merci aux Editions J'ai Lu pour ce partenariat. Ce livre m'a beaucoup appris dans le domaine du scientifique et m'a permis de m'évader dans un autre monde, proche de l'imaginaire...

mardi 26 octobre 2010

Révélation - Twilight Tome 4

 Stephenie Meyer, 2008

En effet, que de révélations ! Que de surprises rien que dans les 100 premières pages. Dans la première partie, Bella, narratrice, raconte ses mésaventures comme nous l'avons vu faire dans les trois derniers volumes. Les tout premiers chapitres sont certes un peu plats, mais ceci est vite pardonné lorsqu'on parvient à la suite. Les nouveautés s'enchaînent, pour, avouons-le, combler le lecteur et le rassurer. La vie suit son cours dans les normes (eh non, je ne révèlerai rien en détail, à vous de lire, et sachez que j'ai commencé à lire les livres seulement après le premier film, et je regrette en rien de m'y suis mise, c'est totalement prenant, la lecture est très rapide, difficile de s'arrêter.). Retournements de situation, personnages lunatiques. Deuxième partie : bouleversement : Jake prend la relève dans la narration. Difficile de s'y retrouver lorsqu'on s'était habituer à voir et à penser la vie selon le mode de fonctionnement d'Isabelle (Swan ? -si je puis dire- xD). La focalisation est toujours interne, voire même omnisciente puisque les loups peuvent communiquer entre eux par la pensée jusqu'à ce que : nouveau changement, Jacob abandonne ses désirs meurtriers pour un sentiment plus respectueux de ses adversaires. J'avoue que quelques passages paressent un peu "longuées" : délibération entre les loups, réflexions de Mr Black, mais cette nouvelle vision des choses apportent quelque peu de fraîcheur au livre. Les carcans se brisent. Les personnages font ce qu'ils ne devraient pas ou n'ont pas l'habitude de faire. Renversant. Alors que l'on croit la situation gagnée, ou perdue, nouveau déclic, et tout s'inverse. 

Lecture en cours. Dévorez ce roman ! 

PS : Maintenant que je suis en plein dans la lecture, l'image de la couverture me semble soudain très parlante ! 


Retour dans la peau de Bella, qui se contrôle à la perfection, un bout de chou dans les bras ! Impressionnante et séductrice ! Une petite perte d'action néanmoins, mais on découvre les vampire de plus près ;)

p.191 "La séduction n'est qu'un prélude au festin. L'humain ne survit pas."

Et puis j'aime aussi les blagues sur les blondes (eh oui, j'en suis une !) que fait Jake à Blondie xD

Un peu déçue par la fin, un peu plate et monotone, ça mériterait un peu plus d'action pour finir en beauté mais tout est bien qui finit bien.

17/20

dimanche 24 octobre 2010

Le Club des Incorrigibles Optimistes

Jean Michel Guenassia, 756 pages, Prix Goncourt des Lycéens 2009

Ce livre est superbe. J'ai je l'avoue, eu du mal à adhérer, le nombre de pages me faisait déjà un peu peur, la quatrième de couverture affichait un contexte historique qui semblait guider la trame du livre dans sa totalité. L'histoire se déroule dans les années soixante et balaye une large part de cette décennie. On y retrouve les faits historiques et sociaux d'URSS, aux côtés de Staline, dans les récits de réfugiés politiques qui ont passé le rideau de fer, pour, le plus souvent, échapper à la mort, chercher une autre vie, plus vivable, s'entend. C'est aussi le période de la guerre d'Algérie, Paris tiraillé entre des mouvements politiques opposés. Tandis que la droite libératrice et conservatrice gouverne dans le pays, la gauche se bat, provocant des mouvements anarchiques. Le grand frère Marini , Frank, anticolonialiste, illustre d'ailleurs très bien ces nouvelles pensées socialistes, communistes. Pierre également revendique la liberté, critique l'ordre social, exige des réformes pour un monde plus égalitaire. Tous deux, bien que leur destins prendront des chemins différents, s'engageront dans l'armée pour défendre leurs idéaux. Tandis que l'un mourras, l'autre sera contraint de fuir on ne sait où. A travers les différents personnages transparaît une histoire, celle d'une personne unique mais également celle de tout un peuple. A Paris, la vie suit son cours. Michel Marini, pris dans ses lectures mais aussi dans ses mensonges, rencontre des gens d'origine, de culture différente. C'est ce qui fait son ouverture d'esprit et sa perspicacité. Loin d'être un simple môme de douze, c'est avec les "grands" qu'il traine et découvre la vie. Peu à peu, on découvre les différents personnages, -
qui sont nombreux, c'est pourquoi il arrive de nous perdre surtout au sein de la bande du Balto puisque les noms russes ne nous sont pas forcément familiers - que l'on arrive finalement à cerner. On perçoit leur caractère à travers leurs attitudes, le vécu de chacun qui est retracé dans des passages précis le long du livre.Au fil des chapitres, la focalisation change, généralement interne -voire omnisciente-, le lecteur se retrouve dans la tête de différents personnages, le plus généralement Michel Marini mais aussi les russes du club. On suit les difficultés d'une famille en proie au divorce des parents, celle des réfugiés des pays de l'Est qui ont dû quitter leur famille, Cécile qui ne s'en remet plus de ses déboires amoureux... Cette dernière noue une intime relation avec le petit Marini. Ils partagent tous deux une passion pour les livres. Michel qui n'a plus goût pour l'école se révèle intéressé par les arts, entre autres la littérature et la photographie, la musique et le cinéma. C'est au jardin du Luxembourg qu'il prend de nombreux clichés. C'est également la période du Rock'n'roll qui libère les esprits. Mais pour Michel, la lecture reste plus que ça. C'est une évasion, il entre dans un monde totalement différent. Il ne cesse de lire, encore et toujours, que ce soit en classe ou dans la rue... et c'est comme ça qu'un jour, il rencontre Camille. Très vite, de forts sentiments les unissent. Le poète qui se cache en Michel l'impressionne, même si elle ne sait pas qu'il s'agit d'un mensonge partiel. Le problème n'est pas là, Camille est juive et doit rejoindre son pays d'origine après son bac. Les deux adolescents seront voués à s'attendre durant de nombreuses années, ils s'en font la promesse. Au Balto, bien des choses étranges se passent ce qui pousse le lecteur à s'interroger. Outre Sartre et Kessel auxquels on fait référence, Igor, Léonid, Pavel, Werner, Imré, Tibor, Grégorios forment le club du Balto à Denfert-Rochereau. De nombreux d'entre eux consacre leur temps aux échecs. Il leur est en effet très difficile de trouver des papiers, les autorités ne coopérant pour le moins du monde et n'acceptant pas leur situation. Parmi ces réfugiés, un seul reste à part et ne semble pas être autorisé à adhérer au club : il s'agit de Sacha. Que cache-t-il, qu'a-t-il fait ? L'énigme est entière pour le lecteur. Peu à peu, tel un roman-puzzle, les indices se remettent en place, l'histoire évolue jusqu'à la découverte de la vérité et au drame. La trahison sera finalement pardonnée après une vie d'effort et d'incompréhension entre les différents partis. Qu'il s'agisse de politique, d'argent, de protection, tout concourt à créer des tensions entre les gens, envenimer leurs relations. Mais il faut se battre, s'accrocher. La vie est dure, mais elle est faite pour être vécue. Au bout d'une centaine de pages, j'ai fini par accrocher et me plonger réellement dans l'histoire. Plein de réalisme, ce livre évoque les rêves et ambitions, mais également les déceptions de quiconque, de personnages plein de réalité. Ne plus se tourner vers le passé, sans l'oublier, mais s'attacher à l'avenir sans rester inerte et impuissant dans une vie faite de souvenirs. Des personnages banals au départ, mais en proie à la folie, au désespoir, à l'espérance. Il s'agit plus de description mouvementée et évolutive,  naturaliste  que d'action à proprement parler.

Je vous conseille fortement cette lecture.

17,5/20

Atlantis

Hachette, 310 pages

De Christine et Madeleine (sa fille) Féret-Fleury

Tome 1 : « L’Héritière »

Adel Pullman est orpheline. Ses parents ont disparu lors d’une expédition. Les seuls objets qui lui restent  d’eux sont un livre aux écritures incompréhensibles et un pendentif. Alors qu’un précepteur doit la prendre en charge, elle s’enfuit du pensionnat. Epuisée après une course effrénée, baignant dans un épais brouillard, alors qu’un mur se dresse devant elle et qu’aucun n’arbre n’apparaît sur son chemin, elle saisit une branche de pommier en fleurs à pleine main, ce qui semble vraiment peu probable en cette saison si froide. Plus tard, morte de fatigue, elle succombe et s’endort dans une botte de foin. Elle fait alors la connaissance de Marinette, qui l’aide à échapper à ces hommes malveillants. Quelque chose d’incompréhensible se produit à certains moments : la pierre qu’elle porte autour de son cou se met à chauffer, et la fillette disparaît dans un monde féerique. Après avoir raconté ses mésaventures à Marinette, Hieronymus, un ami de cette dernière, l’aide à déchiffrer le carnet de son père. C’est alors que commence la longue aventure d’Adel, en route pour l’Atlantide. Parviendra-t-elle à l’atteindre ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle pourra compter sur des amis fidèles, tels Aeilin la fée, princesse de Morganès, et  Sven, qui sont tout d’abord méfiants et mal disposés à son égard.

Ce roman fantastique m’a beaucoup plu, d’autant plu qu’il s’intéresse à l’Atlantide, cet autre monde légendaire dont nous ne savons que trop peu. A certains endroits du livre sont narrés des événements antérieurs, se référant généralement à ceux qui s’intéressaient à l’Atlantide, comme les parents d’Adel. Cela nous permet de mieux discerner les découvertes faites et le passé de la jeune fille. Au fil des pages, nous apprenons à mieux connaître les personnages, aux caractères typiquement calqués sur ceux des humains tels que vous et moi. Les émotions ressenties lors de la lecture sont diverses : haine, pitié, espoir, pessimisme, peur…  «  La silhouette qui se dressa soudain devant elle lui parut immense : surgi de nulle par, le boiteux la fixait de ses yeux flamboyants. Les plis de la cape qui couvrait ses épaules se confondaient avec la nuit opaque ; ce n’était pas un être humain, mais une émanation maléfique de l’obscurité, la PEUR elle-même dans toute sa hideur. » L’auteur retranscrit clairement dans cette phrase l’idée de peur. L’effet produit sur le lecteur le pousse à essayer de se représenter cette créature malfaisante.  Néanmoins, le manque de clarté – la noirceur de la scène mais également le peu de détails sur le physique du monstre- nous freine dans notre élan inventif…Les descriptions parsèment le texte, faisant appel à notre imagination,  et le suspense est constamment présent ce qui nous tient en haleine durant toute la lecture, et nous incite à lire le tome 2, «  La Reine Noire », dont l’extrait à la fin du livre réussirait presque à nous agacer, parce que nous n’avons alors plus qu’une seule envie : poursuivre au plus vite la lecture. Le langage employé est courant, bien qu’un vocabulaire spécifique, que je ne connaissais pas, apparaisse à certains endroits (je cite « un estaminet », qui est, en Belgique ainsi que dans le Nord de la France, un terme désignant un petit café populaire), mais qui ajoute une touche de charme au style. Il vous est donc conseillé de vous plonger dans les pages de ce livre…si fantastique qu’il soit.

14,5/20