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mardi 26 octobre 2010

Révélation - Twilight Tome 4

 Stephenie Meyer, 2008

En effet, que de révélations ! Que de surprises rien que dans les 100 premières pages. Dans la première partie, Bella, narratrice, raconte ses mésaventures comme nous l'avons vu faire dans les trois derniers volumes. Les tout premiers chapitres sont certes un peu plats, mais ceci est vite pardonné lorsqu'on parvient à la suite. Les nouveautés s'enchaînent, pour, avouons-le, combler le lecteur et le rassurer. La vie suit son cours dans les normes (eh non, je ne révèlerai rien en détail, à vous de lire, et sachez que j'ai commencé à lire les livres seulement après le premier film, et je regrette en rien de m'y suis mise, c'est totalement prenant, la lecture est très rapide, difficile de s'arrêter.). Retournements de situation, personnages lunatiques. Deuxième partie : bouleversement : Jake prend la relève dans la narration. Difficile de s'y retrouver lorsqu'on s'était habituer à voir et à penser la vie selon le mode de fonctionnement d'Isabelle (Swan ? -si je puis dire- xD). La focalisation est toujours interne, voire même omnisciente puisque les loups peuvent communiquer entre eux par la pensée jusqu'à ce que : nouveau changement, Jacob abandonne ses désirs meurtriers pour un sentiment plus respectueux de ses adversaires. J'avoue que quelques passages paressent un peu "longuées" : délibération entre les loups, réflexions de Mr Black, mais cette nouvelle vision des choses apportent quelque peu de fraîcheur au livre. Les carcans se brisent. Les personnages font ce qu'ils ne devraient pas ou n'ont pas l'habitude de faire. Renversant. Alors que l'on croit la situation gagnée, ou perdue, nouveau déclic, et tout s'inverse. 

Lecture en cours. Dévorez ce roman ! 

PS : Maintenant que je suis en plein dans la lecture, l'image de la couverture me semble soudain très parlante ! 


Retour dans la peau de Bella, qui se contrôle à la perfection, un bout de chou dans les bras ! Impressionnante et séductrice ! Une petite perte d'action néanmoins, mais on découvre les vampire de plus près ;)

p.191 "La séduction n'est qu'un prélude au festin. L'humain ne survit pas."

Et puis j'aime aussi les blagues sur les blondes (eh oui, j'en suis une !) que fait Jake à Blondie xD

Un peu déçue par la fin, un peu plate et monotone, ça mériterait un peu plus d'action pour finir en beauté mais tout est bien qui finit bien.

17/20

dimanche 24 octobre 2010

Le Club des Incorrigibles Optimistes

Jean Michel Guenassia, 756 pages, Prix Goncourt des Lycéens 2009

Ce livre est superbe. J'ai je l'avoue, eu du mal à adhérer, le nombre de pages me faisait déjà un peu peur, la quatrième de couverture affichait un contexte historique qui semblait guider la trame du livre dans sa totalité. L'histoire se déroule dans les années soixante et balaye une large part de cette décennie. On y retrouve les faits historiques et sociaux d'URSS, aux côtés de Staline, dans les récits de réfugiés politiques qui ont passé le rideau de fer, pour, le plus souvent, échapper à la mort, chercher une autre vie, plus vivable, s'entend. C'est aussi le période de la guerre d'Algérie, Paris tiraillé entre des mouvements politiques opposés. Tandis que la droite libératrice et conservatrice gouverne dans le pays, la gauche se bat, provocant des mouvements anarchiques. Le grand frère Marini , Frank, anticolonialiste, illustre d'ailleurs très bien ces nouvelles pensées socialistes, communistes. Pierre également revendique la liberté, critique l'ordre social, exige des réformes pour un monde plus égalitaire. Tous deux, bien que leur destins prendront des chemins différents, s'engageront dans l'armée pour défendre leurs idéaux. Tandis que l'un mourras, l'autre sera contraint de fuir on ne sait où. A travers les différents personnages transparaît une histoire, celle d'une personne unique mais également celle de tout un peuple. A Paris, la vie suit son cours. Michel Marini, pris dans ses lectures mais aussi dans ses mensonges, rencontre des gens d'origine, de culture différente. C'est ce qui fait son ouverture d'esprit et sa perspicacité. Loin d'être un simple môme de douze, c'est avec les "grands" qu'il traine et découvre la vie. Peu à peu, on découvre les différents personnages, -
qui sont nombreux, c'est pourquoi il arrive de nous perdre surtout au sein de la bande du Balto puisque les noms russes ne nous sont pas forcément familiers - que l'on arrive finalement à cerner. On perçoit leur caractère à travers leurs attitudes, le vécu de chacun qui est retracé dans des passages précis le long du livre.Au fil des chapitres, la focalisation change, généralement interne -voire omnisciente-, le lecteur se retrouve dans la tête de différents personnages, le plus généralement Michel Marini mais aussi les russes du club. On suit les difficultés d'une famille en proie au divorce des parents, celle des réfugiés des pays de l'Est qui ont dû quitter leur famille, Cécile qui ne s'en remet plus de ses déboires amoureux... Cette dernière noue une intime relation avec le petit Marini. Ils partagent tous deux une passion pour les livres. Michel qui n'a plus goût pour l'école se révèle intéressé par les arts, entre autres la littérature et la photographie, la musique et le cinéma. C'est au jardin du Luxembourg qu'il prend de nombreux clichés. C'est également la période du Rock'n'roll qui libère les esprits. Mais pour Michel, la lecture reste plus que ça. C'est une évasion, il entre dans un monde totalement différent. Il ne cesse de lire, encore et toujours, que ce soit en classe ou dans la rue... et c'est comme ça qu'un jour, il rencontre Camille. Très vite, de forts sentiments les unissent. Le poète qui se cache en Michel l'impressionne, même si elle ne sait pas qu'il s'agit d'un mensonge partiel. Le problème n'est pas là, Camille est juive et doit rejoindre son pays d'origine après son bac. Les deux adolescents seront voués à s'attendre durant de nombreuses années, ils s'en font la promesse. Au Balto, bien des choses étranges se passent ce qui pousse le lecteur à s'interroger. Outre Sartre et Kessel auxquels on fait référence, Igor, Léonid, Pavel, Werner, Imré, Tibor, Grégorios forment le club du Balto à Denfert-Rochereau. De nombreux d'entre eux consacre leur temps aux échecs. Il leur est en effet très difficile de trouver des papiers, les autorités ne coopérant pour le moins du monde et n'acceptant pas leur situation. Parmi ces réfugiés, un seul reste à part et ne semble pas être autorisé à adhérer au club : il s'agit de Sacha. Que cache-t-il, qu'a-t-il fait ? L'énigme est entière pour le lecteur. Peu à peu, tel un roman-puzzle, les indices se remettent en place, l'histoire évolue jusqu'à la découverte de la vérité et au drame. La trahison sera finalement pardonnée après une vie d'effort et d'incompréhension entre les différents partis. Qu'il s'agisse de politique, d'argent, de protection, tout concourt à créer des tensions entre les gens, envenimer leurs relations. Mais il faut se battre, s'accrocher. La vie est dure, mais elle est faite pour être vécue. Au bout d'une centaine de pages, j'ai fini par accrocher et me plonger réellement dans l'histoire. Plein de réalisme, ce livre évoque les rêves et ambitions, mais également les déceptions de quiconque, de personnages plein de réalité. Ne plus se tourner vers le passé, sans l'oublier, mais s'attacher à l'avenir sans rester inerte et impuissant dans une vie faite de souvenirs. Des personnages banals au départ, mais en proie à la folie, au désespoir, à l'espérance. Il s'agit plus de description mouvementée et évolutive,  naturaliste  que d'action à proprement parler.

Je vous conseille fortement cette lecture.

17,5/20

Atlantis

Hachette, 310 pages

De Christine et Madeleine (sa fille) Féret-Fleury

Tome 1 : « L’Héritière »

Adel Pullman est orpheline. Ses parents ont disparu lors d’une expédition. Les seuls objets qui lui restent  d’eux sont un livre aux écritures incompréhensibles et un pendentif. Alors qu’un précepteur doit la prendre en charge, elle s’enfuit du pensionnat. Epuisée après une course effrénée, baignant dans un épais brouillard, alors qu’un mur se dresse devant elle et qu’aucun n’arbre n’apparaît sur son chemin, elle saisit une branche de pommier en fleurs à pleine main, ce qui semble vraiment peu probable en cette saison si froide. Plus tard, morte de fatigue, elle succombe et s’endort dans une botte de foin. Elle fait alors la connaissance de Marinette, qui l’aide à échapper à ces hommes malveillants. Quelque chose d’incompréhensible se produit à certains moments : la pierre qu’elle porte autour de son cou se met à chauffer, et la fillette disparaît dans un monde féerique. Après avoir raconté ses mésaventures à Marinette, Hieronymus, un ami de cette dernière, l’aide à déchiffrer le carnet de son père. C’est alors que commence la longue aventure d’Adel, en route pour l’Atlantide. Parviendra-t-elle à l’atteindre ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle pourra compter sur des amis fidèles, tels Aeilin la fée, princesse de Morganès, et  Sven, qui sont tout d’abord méfiants et mal disposés à son égard.

Ce roman fantastique m’a beaucoup plu, d’autant plu qu’il s’intéresse à l’Atlantide, cet autre monde légendaire dont nous ne savons que trop peu. A certains endroits du livre sont narrés des événements antérieurs, se référant généralement à ceux qui s’intéressaient à l’Atlantide, comme les parents d’Adel. Cela nous permet de mieux discerner les découvertes faites et le passé de la jeune fille. Au fil des pages, nous apprenons à mieux connaître les personnages, aux caractères typiquement calqués sur ceux des humains tels que vous et moi. Les émotions ressenties lors de la lecture sont diverses : haine, pitié, espoir, pessimisme, peur…  «  La silhouette qui se dressa soudain devant elle lui parut immense : surgi de nulle par, le boiteux la fixait de ses yeux flamboyants. Les plis de la cape qui couvrait ses épaules se confondaient avec la nuit opaque ; ce n’était pas un être humain, mais une émanation maléfique de l’obscurité, la PEUR elle-même dans toute sa hideur. » L’auteur retranscrit clairement dans cette phrase l’idée de peur. L’effet produit sur le lecteur le pousse à essayer de se représenter cette créature malfaisante.  Néanmoins, le manque de clarté – la noirceur de la scène mais également le peu de détails sur le physique du monstre- nous freine dans notre élan inventif…Les descriptions parsèment le texte, faisant appel à notre imagination,  et le suspense est constamment présent ce qui nous tient en haleine durant toute la lecture, et nous incite à lire le tome 2, «  La Reine Noire », dont l’extrait à la fin du livre réussirait presque à nous agacer, parce que nous n’avons alors plus qu’une seule envie : poursuivre au plus vite la lecture. Le langage employé est courant, bien qu’un vocabulaire spécifique, que je ne connaissais pas, apparaisse à certains endroits (je cite « un estaminet », qui est, en Belgique ainsi que dans le Nord de la France, un terme désignant un petit café populaire), mais qui ajoute une touche de charme au style. Il vous est donc conseillé de vous plonger dans les pages de ce livre…si fantastique qu’il soit.

14,5/20

La Controverse de Valladolid

de Jean-Claude Carrière, Etonnants classiques, Flammarion, 119 pages

Ce livre raporte les plaidoyers et réquisitoires de deux antagonistes débattant sur la cause Indienne, au XVe siècle, dans un couvent espagnol de Valladolid. Ce débat oppose Sépulvéda, détracteur du peuple Amérindien, qui le réduit à une tribu d’individus inhumains méritant uniquement d’être punis par Dieu, à Las Casas, partisan du contraire, qui soutient que ceux-ci sont des Hommes, et que par conséquent ils ont droit à la vie.

 Bien que certains passages m’aient paru un peu longs, cet ouvrage permet au lecteur de s’imprégner du type textuel argumentatif, de détecter les points forts et faibles de chaque locuteur, de connaître différents points de vue. Ce combat en faveur d’idéologies divergentes s’appuie sur un art fort de la persuasion : la rhétorique, et sur l’emploi courant des registres didactique, épidictique et oratoire. J’ai bien apprécié ce livre parce que je trouve qu’il est courageux de se battre pour ses opinions, jusqu’au bout.
En admettant que les Indiens se réfèrent à une autre culture, une religion différente, est-il tout de même acceptable d’obtenir le droit de les massacrer, de les exterminer ? Si la religion occidentale se résumait à ceci, elle me semblait alors très injuste. De plus, le fait que le légat demande la saisie et la menace de l’enfant indien ainsi que le passage à tabac de son père, tout cela m’a outrée. Je soutiens donc ouvertement Las Casas, et le félicite de son ouverture d’esprit et son réalisme.

13,5/20

Le Barbier de Séville



de Beaumarchais, Hachette Bibliolycée 17, 239 pages incluant les commentaires

Figaro, barbier de Séville croise par hasard le Comte Almaviva, pour lequel il travaillait. Figaro aide celui-ci à délivrer et épouser Rosine de laquelle il s'est épris. Évidemment, l'acariâtre docteur Bartholo retenant sa précieuse pupille est pris au piège, arraché à ses mauvaises intentions, et le mariage entre les deux amants a finalement lieu.

C'est une comédie faite de passages cocasses (citons à titre d’exemple le vacarme que génère Figaro en laissant tomber le nécessaire à raser afin d’attirer Bartholo dehors) ainsi que de scènes romantiques qui se déroulent derrière le dos du docteur. Les personnages, notamment le Compte et Figaro font preuve d’astuce, en prenant diverses apparences par exemple.
Malgré quelques pages qui m’ont paru quelque peu difficiles (allusions au Comte qui change régulièrement de costume et à la scène finale où tous les personnages se retrouvent), j’ai bien apprécié ce livre.

De plus, j’ai vu « Le nozze di Figaro » (Les noces de Figaro), opéra bouffe de Mozart en quatre actes, chanté en italien.
La musique ainsi que les voix sont superbes. 
Les costumes, magnifiques, sont typiquement espagnols. Les servantes sont vêtues de robes grises, blanches et kaki (même couleurs pour les servants), quelque peu décolletées. La plus vieille des servantes, les personnages de la justice ainsi que Bartholo revêtent des habits noirs inspirant peu confiance, tandis que le Comte  - en veston et hauts de chausses ou bottes pour sa tenue de chasse beige- et sa femme sont habillés de blanc, mettant l’accent sur leur haut rang.
Les décors sont sobres, bien représentatifs du contexte de la pièce, faits de parois gris pâle de style classique sur rails, ce qui leur permet d’avancer ou de reculer sur la scène. L’effet de profondeur confère de l’espace à la scène. Tout d’abord, le public aperçoit une petit pièce représentant la chambre de  Figaro, ensuite une grande chambre – les appartements de la Comtesse - avec plusieurs portes et fenêtres ainsi qu’un grand lit, puis une pièce neutre avec plusieurs sièges et une grande fenêtre donnant sur un bois, qui constituera le dernier décor.

Figaro désire épouser Suzanna, son amante, une servante. Le Compte fait la cour à cette dernière, ce qui attriste sa femme la Comtesse (Rosine), également courtisée par le petit page Cherubino. Le Comte souhaite demander la main de Suzanna et donner sa plus vieille servante (qui s’associe à Bartholo) en mariage à Figaro. Bartholo et cette servante s’avèrent être les parents de Figaro, qui finit par épouser Suzanna. 

14/20

Ruy Blas

 De Victor Hugo, 1838

        Mêlant comédie et tragédie, ce mélodrame porte le nom du protagoniste éponyme Ruy Blas, valet d’un Grand d’Espagne qui prendra la place de Don César, un ministre du palais. Amoureux de la Reine, ce jeune premier finira par mourir comme le veut la tradition. Cependant, certaines scènes non des moins cocasses feront leur apparition afin d’animer la pièce de théâtre, dont le lecteur pressent déjà la fin fatale. L’intrigue, intéressante, permet aux Alexandrins de mieux nous plaire et de donner un style romantique à l’histoire. Le lecteur, glissé dans celle-ci, ressent espoir et pitié pour le laquais, espérant qu’il réussisse à plaire à la Reine pour ce qu’il est, bien que cette histoire d’amour soit de toute façon sans issue, et échappe au rusé Don Salluste, n’ayant que de mauvaises intentions. La scène se déroulant à Madrid, les quelques description de lieu, costumes et décors, nous permettent totalement de nous imaginer dans les grandes demeures royales espagnoles. Le cadre et les mentalités des gouverneurs de cette époque sont également mentionnés, nous autorisant critiques (positives et négatives) du régime espagnol et engendrant une réelle réflexion. 

13,5/20

Les Thibault I, Le Pénitencier


 De Roger Martin du Gard

    Après avoir eu un peu de mal à me glisser dans la lecture, qui commençait par Le Cahier Gris, j’ai finalement succombé au charme de cet ouvrage, si plat qu’il puisse paraître. En effet, c’est la description qui est au cœur de ce livre et les rebondissements sont plutôt absents comme le veut le style réaliste. Des moments de suspense nous laissent tout de même nous questionner sur la suite et le dénouement de l’ouvrage. Dès que nous commençons à cerner les caractères des personnes dont il est question, tous plus différents les uns que les autres, il nous est enfin possible de savourer la lecture. J’espère même trouver le temps de finir cette œuvre, qui m’a beaucoup plu. En effet, les personnages ont tous une réalité d’âme exceptionnelle et chacun peut être caractérisé par ses qualités ou défauts. Les intrigues s’entremêlent, et bien que certains personnages puissent sembler très proches, comme c’est le cas dans la famille Fontanin, certains non-dits subsistent tout de même, laissant nombre de questions sans réponses. Le choix des protagonistes - des adolescents - et des antagonistes, notamment le père, permet de nous identifier à cette situation, cet événement décrit. Il est alors question de pitié, de soulagement, d’amour, de haine… sentiments, qui, bien qu’opposés, nous saisissent pour nous plonger dans le cycle Les Thibault.

13,5/20

Quatre Filles et un Jean : Le premier Eté (tome 1 sur 4)


d’Ann Brashares, Gallimard Jeunesse, 308 pages

Quatre meilleures amies sont contraintes de se séparer pendant les vacances. Avant de partir, elles marquent leur amitié par « Le pacte du jean magique », un pantalon plus qu’ordinaire chiné dans une brocante. Etonnamment,  chacune d’elle se sent bien dans celui-ci bien qu’elles aient des morphologies totalement différentes.

Elles décident alors de faire circuler le jean, entre la Grèce où Lena rejoint ses grands-parents, la Caroline du Sud où Carmen rend visite à son père, la Californie où Bridget fait un stage de foot, et Bethesda où Tibby reste puisqu’elle ne part pas en vacances et est contrainte de travailler dans un supermarché. « L’épopée du jean magique » commence alors, en accompagnant les filles dans d’étonnantes aventures.

Au départ, j’ai eu un peu de mal à passer d’une histoire à l’autre car les transitions entre les récits des vacances des différentes adolescentes étaient peu visibles, cependant on s’y habitue vite.

C’est un livre émouvant, impressionnant, avec des touches d’humour, des moments tristes, difficiles, inoubliables.

Je le conseille aux filles qui lisent pour se détendre et qui aiment se retrouver dans les histoires des autres. Le livre doit être lu pour l’histoire et non le style puisqu’évidemment, le registre de langue n’est pas très élevé. J

*Un nouveau mot : une peccadille = une petite bêtise

*Des proverbes et expressions au début de chaque chapitre, en voilà quelques uns :
« La chance ne donne pas, elle prête. » proverbe chinois
« L’amour c’est comme la guerre ; on sait quand ça commence, jamais quand ça finit » proverbe
« Des fois nous sommes le pare-brise, des fois l’insecte »

*Un extrait : « Le clapotis de l’eau les berçait. Les étoiles veillaient sur elles. Bridget était […] submergée de bonheur. […] Elles fixèrent un moment le ciel scintillant en silence. […] - C’est tellement…tellement immense ! J’ai l’impression de n’être qu’une petite chose insignifiante. C’est fou de s’imaginer qu’on est face à l’infini. Le ciel…l’espace…ça ne s’arrête jamais. » …Levez les yeux une nuit étoilée et vous verrez que vos problèmes ne valent rien face à cette immensité qui vous fait rêver.  

13/20

Un Amour sous les Bombes


De Janine Teisson, édition Oskar Jeunesse, collection Junior

D’après le témoignage de ses parents, Maguy et Roger Tisseyre

Quatrième de couverture :
TOULON, MARS 1944.
Maguy, 16 ans, a quitté son pensionnat pour revenir à Toulon, chez sa mère.
Roger Tisseyre, qui s'est engagé dans la marine à dix-sept ans et demi, est aujourd'hui marin pompier.

Dans les abris obscurs où la population se réfugie pendant les bombardements, Maguy entend une voix qui l'émeut profondément. C'est au milieu de Toulon, dévastée par les bombes lors du débarquement de Provence, que la jeune Maguy retrouvera Roger, le jeune homme à la belle voix, et qu'ils tomberont amoureux l'un de l'autre. Ensemble, ils vont vivre la fin de la guerre et toute leur vie.


Un très beau roman historique, certes assez court, mais pleins de sentiments. Une rencontre hors du commun, liée au chant d’une voix qui redonne espoir, joie de vivre, durant cette période difficile, où l’on vit en direct la destruction de Toulon et de son arsenal. La population a faim, les logements s’écroulent sous les bombes, les pillages surviennent en masse. La réalité est magnifiquement retranscrite : la peur, l’indignation, le soutien…mais aussi la mort.  La faim pousse les gens à se comporter différemment. L’égoïsme et l’individualisme des uns s’opposent à l’entraide des autres. La Résistance s’organise. Les tickets de rationnement sont mis en place. Les gens se cachent. Au fil des pages, les deux personnages vont se découvrir, s’apprécier, s’aimer. Une Française et un Marocain qui vont vivre une belle relation, qui se poursuivra après la guerre. Les alliés finiront par arriver : « elles se disent :
-          Le premier soldat français qu’on voit, on l’embrasse !
-          Tiens ! En voilà un !
Mais elles ralentissent. Ce soldat est noir. Elles ne s’attendaient pas à cela. Elles n’osent pas l’embrasser. Elles le saluent et repartent au pas de course.
-          Puisqu’on n’a pas embrassé celui-là, on n’en embrasse aucun !
-          Oui, tu as raison ! »
Comment on peut le constater, « la nouveauté » est toujours, en quelque sorte, rejetée. Ces femmes n’étaient pas forcément mal disposées à l’égard de cet homme, mais ne savaient comment réagir.
« -Moi aussi, j’étais estomaquée de les voir, mais si vous saviez comme ils sont gentils ! On était enfermés dans la cave depuis quatre jours, ils ont tapé dans leurs mains : «  Allez ! Sortez ! Vous êtes libérés ! » Ils nous ont donné de l’eau et des conserves américaines… »
Comme quoi, ce n’est qu’une ouverture d’esprit, « l’habit ne fait pas le moine », et la couleur de peau n’en dit pas plus.
Je vous recommande vivement cet ouvrage, qui traite de nombreux sujets d’éthique, et non des moindres. 

15/20

samedi 23 octobre 2010

Un Brillant Avenir


             Ce roman relate la vie d’Elena, jeune Roumaine que l’on voit grandir au fil des pages. De la petite fille adoptée, à l’adolescente amoureuse, le lecteur la suit en la voyant évoluer, changer, fonder une famille, prendre des décisions difficiles pour elle et ceux qu’elle aime. En parallèle, il découvre Helen, cette même femme, qui, devenue américaine, a vécu joies, peines et moments douloureux, qui ont forgé son caractère autoritaire et dur, mais également sa fragilité intérieure. Elle, qui a connu l’émigration, le mariage de son fils Alexandru avec Marie, cette Française qui lui paraît froide et arrogante, et avec qui pourtant, elle sera conduite à tisser un lien fort, elle, qui souffre de  la mort de son mari Jacob, qui doit être forte et se battre désormais contre la solitude. 
 
 
Cet ouvrage se divise en quatre parties (Fille, Amante, Epouse et Mère, Veuve) et s’étend de 1941 à 2006. On y découvre une femme et sa famille, leurs ressentis, tout ce qui peut également se transposer dans nos vies et s’y comparer. Plus on avance dans la lecture, plus on a la sensation de connaître Elena, la jeune fille innocente et pleine d’espoir, et Helen, cette femme qui a perdu le goût de la vie et qui doit se battre contre l’existence. Ce sont en réalité deux histoires des phases d’une même vie qui s’intercalent (d’où la ressemblance des prénoms puisqu’il s’agit bien d’une même femme), que l’auteur a choisi d’écrire en parallèle : les chapitres alternent, l’un narrant un épisode de  la vie d’Elena lorsqu’elle était jeune, le suivant lorsqu’elle est plus âgée. Mais il y a néanmoins une certaine continuité et les événements s’ordonnent et deviennent de plus en plus compréhensibles au fur et à mesure de la lecture. Les sentiments, variés, demeurent au cœur du récit qui paraît plus réel qu’inventé, et de nombreux thèmes, et non des moindres, se glissent également entre les pages.

Pour les illustrer, j’ai choisi certaines citations que j’ai remises dans l’ordre chronologique :


1941 : Le passé, l’enfance, les souvenirs :
« Il y a l’avant et l’après. L’avant. Pieds nus courant sur l’herbe. L’odeur de la terre mouillée après la pluie. Les boutons-d’or qu’elle cueillait. Pour sa mère ? »

1950 : L’apprentissage du français, la lecture, la découverte de l’âme :
« ʺOn n’empêche pas plus la pensée de revenir à une idée que la mer de revenir à un rivage. Pour le matelot, cela s’appelle la marée ; pour le coupable, cela s’appelle le remords. Dieu soulève l’âme comme l’océan.ʺ […] J’aime Victor Hugo parce qu’il réussit à nous convaincre que les criminels ont une conscience. Quel écrivain puissant, et quelle grande âme ! […] ʺIl y a un spectacle plus grand que la mer, c’est le ciel, il y a un spectacle plus grand que le ciel, c’est l’intérieur de l’âme.ʺ »

1953 : L’école, les études, le « brillant avenir » qui l’attend :
« -Oh, ce n’est pas une question d’intelligence. J’ai une méthode. […] Je mémorise. Je lis et relis jusqu’à ce que je connaisse par cœur toutes les formules. Je n’essaie même pas de comprendre. De toute façon, je n’ai pas le temps. »

1958 : L’antisémitisme d’un pays entier (la Roumanie) :
« Jacob…il est juif ? »

1974-75 : Le courage, la « rage de vaincre » et de réussir :
« La difficulté ne l’effrayait pas. Quand on avait un but et qu’on se battait pour l’atteindre, on y parvenait. »

1988-1989 : L’expérience personnelle, le chagrin d’amour :
« Ce sont les femmes qui inquiètent Helen. A vingt-six ans, Alexandru a vécu deux grands amours ; deux fois il a eu le cœur brisé. – C’est une leçon de vie, Lenoush, il s’en remettra. »

1989 : La dictature et la Révolution :
« Morts, les tyrans qu’Alex a fuis avec ses parents et qui ont gouverné son pays pendant plus de vingt ans. Assassinés. »

1990 : L’amour, le mariage, le refus des parents face à ce mariage et leur désir de protéger leur « enfant » :
« Nous nous aimons. Rien ne peut nous en faire douter. N’est-ce pas la condition du bonheur ? »

1990 : L’inégalité de développement entre les pays :
« L’Ouest s’envole en laissant l’Est dans une poubelle. »

2003 : La maladie et la mort : Helen soigne son mari mourant :
« Elle s’approche, attrape la couverture et le recouvre. Il ne peut vraiment rien faire sans elle. Même pas dormir. Elle s’éloigne quand la pensée l’effleure que le visage de Jacob est étonnamment blanc. Elle se retourne et s’avance vers le lit. Elle pousse un cri. »


Bien que ce roman ne présente aucune action à proprement parler, les descriptions qu’on y trouve m’ont séduite. Je cite « Elle s’accouda à la balustrade et contempla Paris à ses pieds. La Seine miroitait sous le soleil comme un ruban de satin mordoré » (jolie comparaison,  n’est-ce pas ?). De plus, la proximité qu’entretient le lecteur avec les personnages, bien qu’il reste spectateur, lui permet de réaliser certaines choses dont il ne se rendrait pas forcément compte à son âge. Ainsi, nos parents nous paraissent agaçants et ont certaines fois tort, mais ils souhaitent avant tout notre bien, que ce soit dans notre vie amoureuse ou professionnelle. Egalement, l’être humain est en quelque sorte dépendant de son entourage, non pas en vivant à travers lui, mais en ayant besoin de lui pour s’épanouir.

Toutes ces choses m’ont permis d’effacer l’a priori que je me faisais de ce livre et alors, de l’apprécier à sa juste valeur. Il mérite bien le prix Goncourt des lycéens 2008.

15/20