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lundi 13 décembre 2010

Séparable de Corine Blue-Bosselet [Editions JBZ&Cie] Partenariat avec Livraddict

Couverture colorée et « sucrée », qui donne bien envie, une histoire d’amour… beaucoup moins rose qu’il n’y paraît.
Au premier chapitre, le lecteur a du mal à comprendre la situation. Une mort ? Une rupture ? Peu à peu les choses s’éclairent dans notre esprit, au fur et à mesure qu’elles s’assombrissent dans l’histoire. Un meurtre ? Alors que l’on croyait avoir affaire à un simple chagrin d’amour avec toutes les larmes qui l’accompagnent, on découvre, ébahi, une toute autre situation. L’attachement et la jalousie sont tels que le meurtre était inévitable pour pouvoir subsister. Une horde de sentiments s’enchainent et prennent le lecteur aux tripes. L’amour, mais encore, de manière plus forte et puissante, la haine, emportent le personnage principal, qui tente de s’en libérer. L’ironie tend vers le cynisme à plus d’une reprise, jusqu’à pousser le lecteur à ressentir un profond dégoût à la vue de l’horreur dont il est témoin c’est pourquoi il est impossible qu’il ne se sente pas impliqué, voire responsable de ce qui se passe, en cautionnant implicitement puisqu’il ne peut agir, réagir. Les descriptions, détaillées à souhait, influencent nos représentations mentales de ces scènes de tortures, révélatrices de tout ce qu’éprouve la protagoniste. Chaque geste détient une réelle signification et les associations membres/sentiment, sens, trait de caractère ; sont très pertinentes et cohérentes. J’en ai beaucoup appris sur moi-même et réussi, parfois, à mettre un mot ou des images sur ce qu’il m’est arrivé de ressentir. Le vocabulaire est courant voire soutenu, les phrases plutôt complexes ce qui peut être assez déroutant. Les phrases en italique, paroles de la narratrice au mutilé (voire l’inverse parfois selon notre point de vue) semblent à la fois réalistes et touchantes mais également ironiques et empreintes de haine. L’incompréhension qui régnait dans les pensées de cette femme s’efface pour laisser place à la vengeance, qui témoigne d’un amour passé et de sentiments forts. La condamnation de l’être aimé, qui fait souffrir celle qui est « à ses pieds » est un moyen que cette dernière se donne afin d’éteindre la passion et la rage qui l’habitent. Certains mots sont crus, peuvent choquer, ou contrastent simplement comme les onomatopées ou la longueur des phrases qui varient pour donner plus d’effets et de mouvement au texte. L’auteur se sert de jeux de mots pour que la femme se libère de ses maux…, digère, grâce à un rituel des plus terrifiant, ces années de mensonge qui ne la menèrent à rien, si ce n’est au désespoir. 

Ne dit-on pas que, chez les femmes, la raison est dans le cœur ? 

Un grand merci aux éditions JBZ&Cie

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