La couverture est colorée, originale, attrayante et suggestive.

On trouve dans cet ouvrage deux autres histoires.
"Sa majesté Caramel" met en scène la vie d'un chat cette fois-ci. On a toujours l'impression que l'auteur, à travers le narrateur, nous raconte son passé. Le contexte est un peu déroutant, il est difficile tout d'abord de se familiariser avec les lieux, nouveaux, et le cadre. La vie de Caramel est interprétée par l'auteur, mais de telle manière qu'on pourrait croire qu'il l'a vécue ou que le chat lui aurait contée. L'auteur émet des hypothèses quant au passé de Caramel, fait de beaux rapprochements avec l'Égypte en filant la métaphore. Peu à peu, le lecteur peut faire corps avec le chat, c'est à dire qu'il pourrait presque appréhender ses actions, réactions, ressentis. On y découvre d'ailleurs des odeurs, sensations, sentiments et habitudes de chat mâle. Bien qu'à moitié sauvage, la souffrance le contraint à se rapprocher de son "maître". Tel un humain malade, il ne supporte pas d'être assisté mais n'a pas le choix. Alors qu'on lui apprend qu'il devra se faire euthanasier, il disparaît, un beau jour qu'il profitait du soleil. Sa présence, elle, continuera à hanter les lieux. On peut y interpréter la possibilité d'un sixième sens chez l'animal, d'une part puisqu'il sentit la mort approcher, d'autre part car il continua à veiller sur sa famille, et peut-être à communiquer avec. On imagine l'auteur enfant, dans un cadre paisible, une maison entourée de verdure. Le discours y est soutenu et précis lorsqu'on s'intéresse à la vie de Caramel. Rien n'est laissé au hasard, tout est rapporté de manière fidèle. On s'attache à cette petite boule de poils autant que l'auteur qui reste sans voix face à sa soudaine disparition, qui restera inexpliquée.
Dans les deux histoires précédentes, j'ai beaucoup aimé le rapport entre homme et animal, ainsi que les interventions du vétérinaire, qui apparaît comme la personne capable d'abréger les souffrances, certes par la mort, mais avant tout pour le bien de l'animal. Peu de gens comprennent la possibilité de se décider en faveur d'une euthanasie. Appliquer cette méthode à l'être humain ouvre sur un débat infini, bien discutable, auquel je ne m'attaquerai pas, là n'étant pas mon devoir.
"Ne prends pas tes chaussettes de laine, il y a un changement de train au retour". Troisième nouvelle, étonnante rien que par son titre absurde et vide de sens au premier abord. On y décèle aucune cohérence ni logique, tout comme l'auteur d'ailleurs qui se voit adresser cette phrase par sa mère. Suit alors sa réflexion à propos de ce conseil, s'il peut être considéré comme tel. Par des associations d'idées, il tente de lui donner un sens, de raisonner comme un philosophe pour trouver ce qui se cache derrière cette injonction. Essayer d'éclairer l'incompris. Narrateur et lecteur se placent tous deux dans la même situation de mal-être, d'incompréhension. En quête de la solution, on émet des hypothèses au rythme de l'auteur qui ouvre de nombreuses portes quant à la signification de cette phrase. Finalement, elle aura marqué son destinataire à vie et une part de mystère sera conservée, ce qui donne tout son charme à cette courte histoire, presque ironique.
Note : 15,5/20
Et un grand MERCI aux Editions JBZ&Co pour ce livre qui m'a beaucoup plu et touché. C'est une belle découverte.
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